29 juin 2015
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Deux fois la capitalisation boursière du géant hôtelier Accor : la plate-forme de réservation entre particuliers Airbnb doit annoncer dans les prochains jours une levée de fonds de 1,5 milliard de dollars, ce qui la valoriserait 25,5 milliards de dollars. Selon le « Wall Street Journal », l'opération a été bouclée la semaine dernière.
Elle a été menée par les fonds américains Global Atlantic et Tiger Global Management, ainsi que par le chinois Hillhouse Capital Group. Avec cette levée de fonds, Airbnb rejoint le club très fermé des start-up ayant obtenu plus de 1 milliard de dollars en un seul tour de financement. Un exploit déjà réalisé en 2011 par le réseau social Facebook (1,5 milliard) et par le géant chinois du e-commerce Alibaba (1,1 milliard), et en février dernier par Uber (2,8 milliards de dollars).
Valorisation vertigineuse
Plus que le montant levé, c'est la valorisation qui donne le vertige. Fondé en 2008, Airbnb emploie moins de 2.000 personnes et ne possède aucun des logements qu'il propose - il ne fait que mettre en relation des particuliers désireux de louer une chambre, un appartement ou une maison pour de courts séjours. Mais l'entreprise, basée à San Francisco, vaut aujourd'hui quasiment autant que le premier groupe hôtelier du monde, Hilton (27,6 milliards de dollars), et bien davantage que Marriott (20,9), Expedia (13,8 milliards) ou Accor (11,27 milliards d'euros).
Selon des chiffres publiés il y a deux semaines par la presse américaine , la start-up devrait générer 900 millions de dollars de revenus cette année, soit trois fois plus qu'en 2013. Mais elle n'est toujours pas rentable : elle devrait afficher 150 millions de dollars de pertes cette année, conséquence d'une politique d'expansion à marche forcée.
Pour promouvoir ses 1,4 million d'annonces (dont 150.000 en France) dans plus de 190 pays et 34.000 villes, Airbnb a multiplié les publicités et a ouvert des bureaux à Paris, Singapour, Dublin, Sydney, Moscou ou São Paulo. La nouvelle levée de fonds doit lui permettre d'accélérer son développement en Asie, notamment en Chine, nouveau poids lourd du tourisme mondial.
Benoît Georges, Les Echos