[ 25/02/10 ]
Indépendamment d'une conjoncture défavorable, les comptes 2009 d'Accor ont été grevés par d'importantes dépréciations d'actifs.
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Outre le coup d'envoi à son projet de scission, 2009 pourrait rester dans les annales d'Accor au motif d'une perte nette part du groupe sans précédent de 282 millions d'euros, à comparer à un profit de 575 millions un an auparavant. Certes, la période a été difficile, et le recul de son résultat brut d'exploitation en témoigne : il s'établit à 1,97 milliard d'euros, en retrait de 13,7 % par rapport à 2008, pour un chiffre d'affaires de 7,06 milliards, en repli de 8,5 % et de 7,9 % à périmètre et taux de change constants.
Cela étant, cette détérioration reste limitée. Elle illustre même la résistance du groupe, grâce en particulier à son hôtellerie économique européenne et à son pôle services, et une réduction des coûts plus forte qu'attendu.
Mieux, à 448 millions d'euros (- 48,9 % par rapport à 2008), le résultat avant impôt et éléments non récurrents d'Accor se situe en haut de la « fourchette » estimée par la direction, qui prévoyait en effet un montant compris entre 400 et 450 millions.
La lourde perte du groupe s'explique essentiellement par l'importance d'éléments comptables et de charges exceptionnels négatifs. Accor a ainsi procédé à des dépréciations d'actifs à hauteur de 387 millions, dont 113 millions au titre de sa chaîne américaine Motel 6, et 100 millions sur Kadeos. Concernant la société spécialisée dans les chèques et cartes cadeaux, acquise auprès de PPR en 2007 moyennant 210 millions d'euros, le coup de paille de fer s'explique par la non-réalisation des objectifs visés au moment de l'acquisition. Le résultat attendu est inférieur de 60 % à l'objectif, a précisé le directeur général délégué, Jacques Stern, lors de la présentation des comptes aux analystes. « On a deux ans de retard », a-t-il observé, tout en faisant état de l'échec du processus d'intégration de la société.
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En outre, le montant des charges pour restructuration s'élève à 127 millions d'euros, et la dévaluation du bolivar vénézuélien se traduit par une perte de change de 51 millions.
Concernant 2010, la direction a fait preuve d'une grande prudence. Dans l'hôtellerie, les premiers signes de stabilisation, perceptibles fin 2009, se sont confirmés en début d'année. Dans les services, l'impact de la montée du chômage et de la baisse des taux de change sera encore tangible.
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