Il s'agit aussi de couper court aux rumeurs sur le futur patron du groupe. "Rien n'est fait. Aucune liste n'a été constituée, cela va prendre du temps", affirmePatrick Sayer, président du directoire d'Eurazeo, n'excluant pas "qu'il s'agisse d'une question de mois" ; il minimise l'absence de vrai patron chez Accor pour la bonne marche des affaires du groupe, une situation relativement inédite pour une société du CAC 40.
En attendant, Yann Caillère, le numéro deux du groupe, a été promu directeur général. Philippe Citerne, jusqu'alors vice-président, est devenu président non exécutif et Sébastien Bazin, patron de Colony, a été porté à la vice-présidence du conseil.
"L'IMAGE DE LA FRANCE"
"Je suis serein", répète le patron d'Eurazeo rappelant que "le dossier est entre les mains du président du comité des rémunérations et des nominations Bertrand Meheut", l'actuel président du directoire de Canal+. En externe des candidats ont commencé à se manifester et en interne il juge que "si une candidature était retenue, celle de Yann Caillère serait sans doute la plus légitime".
M. Sayer en profite pour démentir "catégoriquement" les rumeurs selon lesquelles il se serait affronté avec M. Bazin, les deux hommes voulant succéder à M. Hennequin. "A aucun moment je n'ai voulu ce poste. Mon métier est plus celui d'un coach qui accompagne les dirigeants dans leur stratégie. Je discute avec eux, car ils sont souvent seuls. Je suis comme un producteur de films au côté d'un réalisateur."
Son objectif ? Faire d'Accor "le consolidateur du secteur" et un leader mondial."Nous l'avons déjà fait à une autre échelle dans l'hôtellerie avec B&B qui a doublé de taille en rachetant Villages Hôtels en 2007", dit-il.
Après l'éviction de M. Hennequin, M. Sayer a rencontré "à sa demande"différents responsables au sein des cabinets gouvernementaux "à tous les niveaux".
Peu avant sa démission, Denis Hennequin avait tenté de mobiliser les pouvoirs publics. Mais l'Etat, actionnaire minoritaire avec 3 % du capital du groupe hôtelier – via le Fonds stratégique d'investissement (FSI) –, s'est refusé àintervenir. Il n'entend d'ailleurs pas changer de position et souhaite une issue rapide à cette crise de gouvernance.
Un message analogue a été adressé à Yann Caillère, reçu à sa demande, mardi 7 mai, par la ministre du tourisme, Sylvia Pinel. Celle-ci lui a rappelé que"le gouvernement suit avec attention le dossier, Accor étant une entreprise importante pour l'image de la France". Il sera aussi vigilant sur les questions liées à l'emploi
Source: Le Monde