La société de capital-investissement Colony Capital a annoncé hier soir une réduction de sa participation dans le groupe hôtelier Accor et dans la société de services Edenred, l'ex-pôle services d'Accor devenu indépendant et coté en Bourse début juillet 2010. La part portée par son véhicule d'investissement ColTime, soit respectivement 5,88 % du capital et des droits de vote d'Edenred et 5,84 % du capital d'Accor mais 5,07 % de ses droits de vote, a en effet été ramenée à zéro le 5 janvier, à l'arrivée à terme de contrats de financement dérivé souscrits en 2007 et 2008. Ceux-ci avaient permis à Colony Capital de profiter d'une plus-value latente sans cession des titres concernés.
A défaut d'avoir reconduit ce montage ou tout bonnement d'avoir réinvesti dans les deux entreprises, la société de capital-investissement, qui a donc perdu la propriété des titres portés par ColTime, ne détient plus désormais que 11,29 % d'Edenred et 11,22 % d'Accor (soit 9,88 % des droits de vote) via un autre véhicule, ColDay. De même, le total détenu de concert avec Eurazeo est simultanément réduit. Le duo Colony-Eurazeo possède désormais 21,50 % du capital et des droits de vote d'Edenred et 21,37 % de celui d'Accor, soit 27,51 % des droits de vote du groupe hôtelier.
Soutien aux dirigeants réaffirmé
Pour mémoire, le tandem, qui détenait auparavant 32,58 % des droits de vote d'Accor, avait l'obligation de ramener cette part agrégée en deçà du seuil de 30 % avant le 1 er février 2012 pour ne pas avoir à lancer une OPA conformément au règlement modifié de l'Autorité des marchés financiers. C'est donc chose faite.
Si Colony Capital a réduit son exposition économique dans Accor et Edenred, la société de capital-investissement « réitère son engagement au capital des deux groupes et son soutien aux stratégies mises en oeuvre par leurs équipes dirigeantes », a-t-elle tenu à préciser dans un communiqué. En substance, la sortie n'est donc pas pour tout de suite.
Concernant Accor, dont le cours de Bourse a dévissé en 2011 (il se situait hier à 19,65 euros à la clôture), Colony apparaît contraint de différer une telle perspective, en dépit des solides performances de l'entreprise.
CHRISTOPHE PALIERSE, Les Echos