
Selon Wansquare, la maison mère de Fitch Ratings devrait racheter les 49% du capital du groupe de casinos et d'hôtels dont Accor veut se séparer.

Même si le prix d'acquisition est modeste pour Accor, «c'est clairement positif en termes de perception du management», confie un trader parisien. En effet, le dossier Lucien Barrière avait essuyé un coup dur il y a trois mois, quand Accor avait annulé son entrée à la Bourse de Paris la veille de la date prévue de cotation. Les actions étaient proposés à la vente à un prix compris entre 16,10 euros et 19,60 euros.
Suite à cet échec, dû à un manque d'appétit des investisseurs pour l'opération -les casinotiers n'ont pas la cote- Accor maintenait que toutes les options étaient «à nouveau ouvertes», y compris la recherche d'investisseurs. Pourtant, le management de Barrière préfère l'IPO (introduction en Bourse). Ce qui pouvait laisser croire à une nouvelle tentative en 2011.
Pour Accor, il est toujours question de se dégager de cette participation «non stratégique» qui entre dans son vaste programme de cessions d'actifs.
Pour l'heure, ni Fimalac, ni Accor, ni Lucien Barrière n'ont commenté cette information. La presse évoquait récemment des acquéreurs potentiels comme CVC Capital ou encore par un fonds de Goldman Sachs.
«Lucien Barrière est valorisé entre 500 et 700 millions d'euros», avait estimé Gilles Pélisson début 2010, alors qu'il était encore président d'Accor. En ne retenant que les 49% d'Accor, la participation se monterait autour de 300 millions d'euros. «Si le prix de vente se situe entre 280 millions et 300 millions d'euros, le marché devrait quand même applaudir cet accord», commente un trader parisien vendredi.
Sur l'exercice 2009/2010 clos le 30 septembre dernier, Fimalac a fait état d'un résultat net de 30 millions d'euros (+36,4%) pour un chiffre d'affaires de 608,9 millions d'euros (+8,8%).
Le groupe vient d'acquérir la société Vega, leader français de l'exploitation de salles dédiées aux spectacles, aux sports et aux manifestations économiques et événementielles. La société a notamment orchestré le retour de Michel Polnareff en 2007 et est associée notamment à l'exploitation du Zénith de Rouen. Il détient également 40 % de Gilbert Coullier Productions, leader français de l'organisation de spectacles pour des chanteurs et humoristes francophones.
Le marché des casinos a terriblement souffert, à la fois d'une crise économique qui a plombé le «budget loisir» des Français et d'une réglementation de plus en plus stricte avec le temps.

Ces dernières années, les casinos ont vu leur taux de fréquentation trébucher à plusieurs reprises, avec notamment l'obligation de présenter une pièce d'identité à l'entrée et le coup de grâce: l'arrêt des cigarettes dans leurs locaux. Si bien que depuis trois ans, les recettes des jeux des dix plus gros casinos de France n'évoluent presque plus (Voir les classements de 2007 à 2010). Et les perspectives restent plus que troubles.
L'explosion des jeux en ligne, qui ne sont réglementés que depuis fin juin, a aussi pesé sur l'activité des casinos. Avec en tête d'affiche, le poker et ses sites déjà inondés de joueurs, comme Pokerstars, Winamax, Everestpoker ou Partypoker.
Mais, plutôt que de lutter contre Internet, les casinotiers font le choix de travailler avec et de mettre les bouchées doubles pour s'introduire sur un marché largement exploité, mais éclaté. Ainsi, Lucien Barrière a-t-il lancé son site, en partenariat avec La Française des jeux. Ensemble, ils veulent devenir le champion national du poker sur Internet.