Magnum' : le nom de code du plan stratégique annoncé, mardi 13 septembre, par le PDG d'Accor a été choisi à dessein. C'est en effet un gros calibre qu'a utilisé Denis Hennequin pour réveiller la 'belle endormie', comme il qualifie souvent le groupe hôtelier qu'il dirige depuis huit mois.
Le contraste avec son prédécesseur, Gilles Pelisson, est saisissant. L'ex-PDG d'Accor, débarqué brutalement en décembre 2010, était critiqué pour ses valses-hésitations face aux choix stratégiques: un jour il affirmait que Ticket Restaurant devait rester dans le giron du groupe, le lendemain, il fallait s'en séparer. Son manque de vision long terme avait fini par lasser ses deux principaux actionnaires : les fonds d'investissement Colony Capital et Eurazeo.
Comme l'avait résumé perfidement un administrateur : 'la feuille de route était tellement précise, que Pelisson ne pouvait pas se tromper'. Ces dernières années, du haut de son poste d'administrateur d'Accor, Denis Hennequin a eu tout le temps de retenir la leçon avant de prendre les commandes : c'est au PDG de fixer le cap, en accord avec les actionnaires et non pas l'inverse.
'DU PRÊT-À-PORTER AU SUR-MESURE'
Pour cela, l'ex-patron de McDonald's Europe, as du marketing, n'hésite pas à briser les tabous en rayant de la carte Etap-Hotel et All Seasons pour regrouper l'ensemble de l'hôtellerie économique sous la bannière d'Ibis. M. Hennequin promet de 'réinventer l'hôtellerie', de faire passer Accor 'du prêt-à-porter au sur-mesure'. Formules marketing diront les sceptiques. L'avenir le dira.
Mais en donnant une véritable ligne d'horizon à Accor, M. Hennequin a compris que le moteur d'une entreprise ne peut se limiter à des cessions d'actifs aussi nécessaires soient-elles. Ces dernières années, Colony et Eurazeo ont été souvent critiqués pour leur interventionnisme dans la gestion (...)