Le gouvernement vient de débuter la concertation avec les syndicats sur le dossier des retraites.
Les décisions qui seront prises à l'automne prochain auront un fort impact sur les 20-40 ans. Cette génération devra assumer les évolutions qui seront proposées.
Même s'il faut aller au delà de la question générationelle afin de construire les solidarité en France, on ne peut s'empècher de penser que ce qui est aussi en jeu, c'est le futur pouvoir d'achat des jeunes générations, la manière dont ces générations envisageront leur carrière professionnelle et plus généralement la façon dont les plus jeunes se projetteront dans leur vie et les liens qu'ils tisseront avec leurs ainés.
Ces générations n'ont jamais connu la société du plein emploi. Elles ont du faire face, depuis 30 ans, aux difficultés d’accès au 1er emploi, à la déqualification des diplômes, au développement de l’emploi précaire, et plus généralement au chômage. Ainsi le travail, l'emploi qui est essentiel à la construction de la personne, de son identité a le plus souvent été un lieu de fortes tensions et d'inquiétudes.
Notre pays aura-t-il la capacité à proposer un projet à partir d'enjeux partagés ?
Le dossier des retraites interroge le lien entre les générations, et le lien de solidarité entre elles. Ainsi, aborder la question des retraites sans donner la parole à la générations des 20-40 ans qui devra dans le meilleur des cas assumer les décisions prises au pire les subir, c'est prendre le risque de réduire le débat à des questions "techniques" sans reposer le sens qu'à ce choix de société pour les français.
Un vrai débat avec les générations qui participeront, au travers de leur emploi ou de leur engagement, au prochain régime des retraites ne pourrait que donner du sens à la cohésion sociale et redonner du sens au vivre ensemble.
Par Gilles Le Bail